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Becker, Emma

La Maison

Du Nana de Zola au King Kong théorie de Virginie Despentes, la prostituée est, depuis toujours, une figure littéraire. Pour autant, lorsqu’un matin d’été Emma Becker est entrée dans mon bureau, je suis restée sans voix. J’avais passé la nuit précédente avec le manuscrit de La Maison et j’étais encore sous l’emprise du texte et de ce monde interdit au cœur duquel elle m’avait entraînée, de chambre en chambre, d’une fille à l’autre. La précision de son écriture sans l’once d’une afféterie, l’intelligence de ses silences, la force addictive de ce que je savais déjà être un grand livre sur la puissance des femmes et l’abyssale solitude des hommes ne m’avaient pas préparée à rencontrer un auteur si jeune. Je contemplais sa silhouette adolescente, son visage de madone qui absorbait la lumière pendant qu’elle répondait sérieusement à mes questions.

Trois ans auparavant, après avoir publié deux livres salués par la critique, Emma Becker avait donc rejoint une maison close berlinoise pour écrire – de l’intérieur, à l’intérieur – la singularité de son expérience, sa vérité. L’aventure devait durer une année, elle y resta deux ans et demi. Pourquoi?? «?Parce que j’y étais bien. Si la Maison n’avait pas fermé peut-être y serais-je encore…?» répondit-elle tranquillement.

Au-delà des polémiques féministes que La Maison transformera en matière inflammable, Emma Becker s’imposa alors à moi comme l’incarnation même de la liberté sereine.

Anna Pavlowitch
  • Editorial: Flammarion |
  • Ano: 2019 |
  • Páxinas: 370 |
  • Idioma: francés |
  • ISBN: 978-2-08-147040-8 |